Juliette ne savait plus quoi penser, blottie contre Clara qui essayait tant bien que mal de la rassurer seulement en la serrant contre elle, le pansement qu'on lui avait mis le matin après sa prise de sang et qui était caché sous son sweat la gênait. Elle aurait préféré ne pas être là, elle aimait être en compagnie de tout ses amis, c'était sûr, mais cela se voyait sur son visage qu'elle n'allait pas bien. En ce moment, elle n'aspirait qu'à être dans son lit. Elle était enceinte, elle ne savait pas si elle ne le réalisait pas encore ou si, au contraire, elle ne pensait qu'à cela. Tout ce qu'elle savait c'était qu'elle était complètement perdue, qu'elle ne savait pas quoi faire et qu'elle ne voulait pas en parler à plus de personne qui ne le savait déjà. En réalité, elle aurait aimé avoir le soutien de Steven (qui, d'ailleurs, avait très bien vu qu'elle allait mal mais qui faisait comme si de rien n'était à cause de sa fierté mal placée), mais le froid qui régnait entre eux (surtout instauré par le Fontaine-Mazar...) était glacial et, même s'ils faisaient comme si de rien n'était, tout le monde avait bien vu qu'il y avait un problème. Pourtant, personne n'osa poser la question, comme si tout le monde savait déjà que c'était un sujet tabou, bien que la plupart ne s'imaginait pas que c'était à ce point-là.
Amaury n'avait jamais été très doué pour aller d'un point A à un point B sans être en retard ou se perdre. Ainsi, il arriva près de 15 minutes après tout le monde. Une fois dans le parc, il se rua vers sa petite-amie ce qui fit directement lever les yeux au ciel de sa soeur qui, sa meilleure-amie dans les bras, ne pouvait malheureusement pas se lever pour aller le frapper.

Quand le Davis arriva, Mathilde tendit instantanément les bras vers son petit ami, sans pour autant arrêter de se plaindre.

- T'es passé par Paris pour venir ou ça se passe comment ? râla-t'elle en attrapant le t-shirt du jeune homme afin de le tirer à côté d'elle Chez Evy, je veux bien, y'a des impasses de partout mais ici quand même t'abuses ! On y passe presque plus de temps que chez nous.
- Du coup il manque plus que les cousines. Manel répond même pas aux messages je sais pas ce qu'elles font.
- Ah non ! Pas toi Robin ! s'écria Evy en lui balançant une petite branche qui traînait par terre Trop d'amour ça pue.

Cette dernière remarque fit bien rire la Valence qui envoya un bisou par la main à sa meilleure amie.

- Je me suis pas perdu. Je suis juste parti un peu en retard. Ça va je sais aller au parc quand même, je suis pas complètement débile. répondit le benjamin Davis avant de s'asseoir sur un banc, contre sa petite amie.
- Ça c'est toi qui le dit. intervint sa grande soeur avec un rictus moqueur alors qu'elle passait délicatement ses doigts dans les cheveux, qui d'ailleurs sentaient un peu le tabac, de sa meilleure amie qui l'avait prise pour un coussin.
- Franchement, je pense que leur surprise ça doit vraiment être un truc de fou pour qu'elles fassent autant de secret autour et qu'elles soient en retard comme ça. commença Jessie qui, pour sûr, allait encore bien trop développer son affirmation. Peut-être qu'elles veulent nous emmener dans un endroit sympa. Mais un endroit où on est jamais allé, je vois pas. En plus avec mon pied dans le plâtre ce serait pas très cool, elles auraient attendu je pense. C'est vrai, je vous aurais freiné avec mes béquilles et tout. Donc ça, déjà, ça veut dire qu'on reste ici. Si on reste ici ça veut dire qu'elles ramènent la surprise. Mais en vrai je vois pas ce qu'elles peuvent ramener de si bien. Si ça se trouve elles vont juste ramener un nouveau jeu ou un truc à manger qu'elles ont trouvé super bon et on s'excite pour rien là.
- Elle a pas tort. Manel en plus c'est la spécialiste d'en faire trop pour rien. approuva Ari qui était resté debout, adossé contre un arbre. Ah bah les voilà.

L'intégralité du groupe tourna alors sa tête vers l'entrée du parc où venaient d'apparaître les cousines. Mais, derrière elle, une surprise de taille, il fallait le dire. Une personne qu'ils n'avaient pas vu en vrai depuis un très long moment et qu'ils ne s’attendaient sûrement pas à voir ce jour-là, à cet endroit-là. Mégane, qui apparemment n'était pas à Paris ce qui laissait tout le monde assez dubitatif, pénétra à son tour dans ce parc qu'elle avait longuement squatté avec son groupe d'amis avant de déménager. Elle avait un énorme sourire plaqué sur le visage. cela se voyait qu'elle était heureuse d'être là et qu'elle ne mentait pas les fois où elle leur avait envoyé des messages en se plaignant d'être dans la capitale française et de vouloir rentrer sur son île natale. Encore un peu loin, elle laissa parcourir son regard sur l'assemblée et pressa le pas afin de vite atterrir devant les deux personnes qu’elle attendait de voir le plus après Soraya, sa meilleure amie. Clara et Juliette. En effet, elle connaissait les deux jeunes filles depuis la maternelle et elles avaient toujours formé un groupe de 4 copines (enfin 5, à l'époque où Laura était encore là) avant de rencontrer Manel et Jessie, en 6ème. Elle se laissa alors tomber sur les deux jeunes filles, qui étaient déjà presque l'une sur l'autre, alors qu'elles essayaient encore de comprendre ce qu'il se passait.

- Les amours de ma viiiie ! s'écria alors la Poisonel d'Orée en serrant comme elle le pouvait les deux jeunes filles dans ses bras.

L'arrivée de Mégane avait coupé court à toute les discussions qui avaient lieu dans le parc, même Mathilde avait arrêté de grogner (au plus grand bonheur d'Amaury), tout le monde fixait la nouvelle arrivante. C'est Soraya qui prit la parole la première, affichant un sourire fier qui montrait également à quel point elle était heureuse d'avoir enfin retrouvé sa meilleure amie.

- Surprise ! lança la jeune fille en commençant à saluer toute les personnes présentes d'une bise Alors, ça valait le coup de vous approcher du lycée un samedi, pas vrai ?

Alors que certains acquiesçaient, la Valence se pencha doucement sur son petit ami.

- C'est qui elle ? chuchota-t'elle en regardant la brune qui étreignait toujours Clara et Juliette avant d'avoir un semblant de souvenir C'est pas la meuf qui était à Paris ?

- Oui c'est elle. Mégane. répondit Amaury à voix basse en regardant cette jeune fille qui n'était pas vraiment, voir pas tout, son amie avant de déménager. Il fallait dire qu'il traînait moins avec ce groupe à l'époque où elle était encore là.

Les adolescents étaient tous totalement perplexe face à leur amie qui était revenue comme une fleur sans ne prévenir personne. Etait-elle de retour pour de bon? Ou seulement pour une semaine? Mais pourquoi en plein milieu du mois de Janvier? Personne n'osait poser de question et ce n'était sûrement pas elle qui allait leur apporter de réponses pour le moment. Elle était trop occupée à étouffer ses deux autres meilleures amies qui réalisaient peu à peu qui elles avaient dans les bras. Elle se redressa ensuite et commença à faire le tour du groupe d'amis pour saluer tout le monde un à un.

- Ma Tigrou ! Tu peux pas savoir comment tu m'as manquée avec tes phrases sans fin ! s'exclama la Poisonel d'Orée avant d'étreindre la jeune fille plâtrée pour ensuite passer devant Moussa à qui elle lança un: Eh Moussa de la street ! Bien ou bien? Même si elle commença par lui faire un tchek, elle lui tomba bien vite dans les bras avant de passer dans ceux d'Ari et de Thomas qui furent à leur tour par un: Alors Ari, toujours 8 ans d'âge mental? Thomas, tu parles toujours pas? La jeune fille éclata de rire et ne laissa à personne l'occasion de répondre car elle passa par la suite devant Mathilde, Amaury et Evy, à qui elle ne porta pas beaucoup d'attention. Inconnue au bataillon. Petit frère de Clara. Inconnue au bataillon numéro 2. Robiiiin ! Alors comme ça, ça pécho une des cousines? Elle s'approcha du Fortan et le prit aussi dans ses bras avant de terminer par Steven qui, bien qu'il était heureux de la voir, tirait toujours une tête de trois pieds de long. Salut ex-boyfriend, fais pas cette gueule, hein, moi aussi je suis contente de voir. s'amusa la Poisonel d'Orée tout en lui donnant le même geste d'affection qu'elle avait donné aux autres.

Évangéline haussa un sourcil quand Mégane passa, si Mathilde et elle étaient inconnues au bataillon, qu'elle les laisse se présenter, et puis, petit frère de Clara, il avait un prénom, ce n'était pas pour rien. La jeune fille était à peine arrivée mais elle l'énervait déjà. La Valence était, de son côté, plutôt amusée. Elle se blottit davantage contre son petit ami avant de s'en défaire aussi vite en entendant le surnom de Steven, elle regarda Amaury, puis Juliette qui n'avait pas réagi, puis le jeune homme qui faisait encore plus la tête et enfin Évangéline qui fixait elle aussi le Fontaine-Mazar. Elle s'écrasa ensuite une nouvelle fois de tout son poids sur le Davis.
Depuis le temps qu'il se faisait passer pour la victime, qu'il laissait entendre que lui n'avait jamais aimé personne d'autre que Juliette, voilà qu'Evy apprenait qu'il avait déjà été en couple. Elle fixait toujours le garçon d'un regard noir, blesser son amie alors qu'il était lui aussi en tort aussi, non, ça ne passait pas.
Il fallait avouer que, bien que Mégane ne cessait de parler et avait fait des commentaires sur chaque membre du groupe, elle n'avait pas laissé place à de réelles discussions. Comme pour contrer son affirmation, c'est Thomas qui, pour une fois, pris la parole.

- Au fait, qu'est ce que tu fais là ? Tu as réussi à quitter Paris ? demanda-t'il, avant son départ, il l'avait entendu des milliers de fois dire qu'elle reviendrait dès qu'elle le pourrait, que son passage sur Paris ne serait que temporaire, visiblement, elle avait raison puisqu'elle se trouvait face à eux en pleine période scolaire.

Mégane, après avoir salué tout le monde de manière assez exubérante, se retourna vers Thomas, celui qui ne parlait jamais et qui avait pourtant été le premier à prendre la parole. Elle afficha un grand sourire, satisfaite d'être enfin de retour, au milieu de sa bande d'amis - bien qu'elle en voyait 3 qui n'en faisaient normalement pas partie, enfin, tout du moins un pas vraiment et deux pas du tout -.

- Et oui ! Après une année et demie où j'ai rien foutu en leur menant la vie dure et leur divorce enfin prononcé, ma mère a enfin daigné revenir ici. Enfin bref... attendez, je vais tout mieux vous expliquer.

Elle se retourna et prit place près de Juliette et Clara. La Turenko changea alors d'épaule sur laquelle s'appuyer (cela ne se voyait pas mais elle était plus qu’heureuse de retrouver la Poisonel d'Orée) alors que Mégane scrutait du regard Evy et Mathilde. On lui avait déjà parlé d'elles mais il fallait dire qu'elle n'y avait pas prêté grande attention. La blonde lui paressait mignonne, sympathique, insignifiante en fait. Et apparemment, elle était la petite amie du frère de Clara. Cependant, l'autre la regardait déjà très mal -pour aucune raison, d'après Mégane- et la ressemblance physique qu'elles partageaient (qui en fait s'arrêtait à la couleur de leurs cheveux et de leurs yeux) ne lui plaisait pas beaucoup. Elle lança alors, sur un faux ton de rigolade:

- Heureusement que je suis revenue, hein. A ce que je vois vous avez voulu me remplacer mais vous n'avez trouvé qu'une pale copie de moi-même.

Il ne fallut pas longtemps à la concernée pour se reconnaître, si quelqu'un avait voulu rire à la remarque de la Poisonel d'Orée, il n'en aurait pas eu le temps. La Gautier se tourna vivement vers l'autre brune. Après l'avoir dévisagée des pieds à la tête, elle prit enfin la peine de répondre.

- Moi ? J'espère bien que ce n'est que physique. Et encore... je ressemble pas à une Barbie. lâcha-t'elle d'un haussement d'épaules, le regard qu'elle lançait à Steven ayant simplement glissé sur l'adolescente qui n'était pas son amie et qui n'allait sûrement pas le devenir

Évangéline était agacée, cela se voyait, sa meilleure amie l'avait bien remarqué mais, la fille d'Elena, elle la connaissait bien, si jamais l'incendie prenait, il serait bien compliqué à stopper. Elle posa sa main sur la cuisse de la jeune fille et la caressa doucement, dans l'espoir que cela puisse un peu l'apaiser.

Mégane se retourna vivement vers cette fille qu'elle ne connaissait pas mais avec qui, apparemment, elle allait avoir du mal à s'entendre. La Poisonel d'Orée avait toujours eu le sang chaud et était impulsive, ainsi, si Juliette n'était pas affalée sur elle, elle se serait déjà levée pour aller contrer Evangéline -il lui semblait bien que c'était ça, son prénom- en face à face. Cependant, elle dut rester assise et se contenta donc de répondre d'un ton plutôt agressif.

- Une Barbie? Qu'est-ce-que tu veux dire par là? Tu commences très mal toi, je pense qu'on va pas s'entendre si...
- Bon stop, très bien. C'est terminé les présentations. Tu devais pas nous raconter pourquoi tu es de retour ici toi? intervint Ari qui sentait déjà des tensions arriver et qui commençait à très bien connaître Evy tout en connaissant parfaitement Mégane.
- Ouais si. répondit la Poisonel d'Orée en jetant un regard noir à l'italienne. Bon comme vous le savez ma mère a enfin pris la décision de divorcer de ce gros con qui me sert de père. Ce qui n'est franchement pas trop tôt sachant qu'ils devraient être séparés depuis que j'ai 10 ans. Bref, sachant qu'on était à Paris à cause de lui vu qu'il a reprit la place de mon grand-père et que de toute façon ma mère gère l'hôtel de Bluebell ça servait à rien qu'on reste là-bas. Surtout que j'aurais continué à sécher les cours jusqu'à ce qu'on rentre. Donc elle a prit 6 mois à se décider mais on est enfin revenu et en plus de ça comme ça j'ai plus besoin de voir la gueule de mon père tous les jours. Sephora ça suffit déjà assez comme ça. J'aurais franchement préféré qu'elle reste à Paris.

La Gautier poussa un long soupir en s'écrasant sur sa meilleure amie, qui elle-même était appuyée contre Amaury. Elle écoutait attentivement la conversation bien qu'elle ne disait plus rien. Elle avait prévu de revenir à la charge, certes, mais plus tard, il lui fallait d'abord enregistrer quelques information sur cette fille.

- Et en plus elle parle mal de tout le monde. marmonna la brunette, ce qui fit doucement rire la sœur de Coralie
- D'ailleurs, ça va tes sœurs ? s'empressa de demander Robin, de peur que la remarque d'Évangéline ait été entendue
- Oh, je crois que Sephora était au dessin avec moi. lâcha Mathilde en regardant les deux personnes à côté d'elle

- C'est possible. Y'a pas 20 000 Sephora de 15 ans sur Bluebell. affirma Amaury en riant.

- Mes soeurs? interrogea Mégane en levant un sourcil avant de soupirer rien qu'en pensant à elles. Franchement? Sephora c'est toujours qu'une sale pétasse. Et maintenant qu'elle est passée à Paris et qu'elle a goûté à ses soirées mondaines avec son père là, elle est encore plus conne qu'avant. affirma la jeune fille qui avait l'air de dire que son père n'était, dans son coeur, plus que celui de sa soeur.
- C'est vrai? Je pensais que Paris ça allait peut-être vous rapprocher. intervint Clara qui avait pourtant toujours vu Mégane et Sephora avoir une relation plus que conflictuelle.
- Alors là, absolument pas. Elle est encore pire qu'avant, je la déteste. Elle voulait rester à Paris avec son papa chéri, on aurait mieux fait de l'oublier là-bas cette connasse.
- Et Aurore? demanda Ari qui se retenait de rire en entendant la Poisonel d'Orée parler de sa soeur. Il n'avait jamais compris pourquoi elles se haïssaient autant mais cela l'avait toujours amusé de voir Mégane parler de Sephora.
- Aurore? C'est qu'une grosse branleuse. Elle a eu son bac y'a un an et demi et depuis elle fou rien. Elle sort, elle boit, elle profite, elle part en vacances. Bref elle vit sur l'argent de nos parents et ça à l'air de déranger personne donc bon.

- Clara t'as trop d'espoir ! Avant la naissance de Sephora je suis sûre qu'elles se battaient déjà. Un jour en maternelle elle m'a dit qu'il y avait un bébé caca boudin chez elle quand même, ça m'a traumatisée. lâcha Soraya en éclatant de rire, d'autant plus lorsque la jeune fille vrilla sur Aurore
- Et ça fait super longtemps en plus, la politesse elle a dû rester à la maternité.  continua de marmonner doucement la plus jeune du groupe, elle finit par se prendre un coup sur la cuisse

Mathilde écoutait ce qui se disait, néanmoins, la fille au centre se cette discussion ne semblait pas leur porter attention pour deux sous. C'est pour cela que, bien qu'elle ne faisait rien pour ne pas être entendue des autres, au contraire, elle parlait assez fort.

- Elle était sympa avec moi. Oh, et elle dessinait grave bien aussi c'était beau. Elle doit dessiner encore mieux maintenant j'aimerais bien voir. expliqua-t'elle

- Sephora? Sympa? s'exclama la Poisonel d'Orée, qui avait très bien entendu ce que disait la Valence depuis le début. Elle leva les yeux au ciel avant de secouer la tête. Te laisse pas avoir par les apparences ! C'est une vipère ! Elle n'est sympa avec personne. Personne, sérieusement.

Les adolescents s'échangèrent quelques regards en se retenant de rire. Dans la bouche de Mégane, Sephora avait toujours paru être un véritable démon. En réalité, elle n'était pas spécialement agréable, c'était vrai, mais il ne fallait tout de même pas exagérer.

Mathilde haussa les épaules, elle trouvait tout de même cette fille sympathique puis, elle aussi en avait entendu beaucoup sur Mégane lors de ses cours de dessin, les deux s'insultaient mutuellement. Puisqu'Évangéline s'était décollée d'elle, elle décida de se lever et de s'asseoir sur les genoux de son petit ami de manière à lui faire face. Elle pu ainsi l'enlacer tout en blotissant sa tête dans son cou.

- Câlin. fit simplement l'adolescente qui semblait avoir déjà oublié que tous ses amis étaient autour d'elle

- Câlin Pilou. répondit l'adolescent sans se rendre compte qu'il venait de dévoiler le surnom quelque peu gênant qu'il donnait à sa petite amie.
- Comment tu viens de l'appeler là? demanda Clara en faisant la grimace alors que la tête de Mathilde semblait dorénavant cachée dans le cou du Davis.
- Oh bah euh... bégaya Amaury alors que sa grande sœur était déjà debout et qu'elle se rapprochait dangereusement de lui.
- Non mais sérieusement, t'en as pas marre d'être culcul comme ça? Oh et puis faites ça ailleurs. râla la Davis avant de mettre une claque derrière la tête de son petit frère avant de retourner d'asseoir.

Alors que Mégane était en train de parler à Juliette, Amaury en profita pour chuchoter à l'oreille de sa petite-amie.

- Eh méfie-toi de Mégane. Moi elle me fait peur. Elle me martyrisait avec Clara et la soeur de Juliette quand j'étais petit. fit-il avant de tout de même esquisser un petit rire.

La Poisonel d'Orée, quant à elle, venait de se pencher en avant pour observer le visage de la roumaine qui était littéralement affalée sur elle. D'un simple coup d'oeil, elle avait bien vu que quelque chose n'allait pas.

- Qu'est-ce-que t'as chérie? demanda Mégane avec une voix bien plus douce que celle qu'elle avait utilisée depuis son arrivée.
- Moi? interrogea la Turenko en baissant les yeux.
- Bah oui toi, je vois bien que t'es pas bien.
- Non, non, ça va.
- Me mens pas, je sais quand ça va et quand ça va pas. Là ça va pas.
- Je te dis que je vais bien. souffla la roumaine qui n'avait aucunement envie de parler de ses problèmes.
- Eh, je t'ai connue tu parlais même pas français. Tu vas pas me la faire à moi.

- Oh bah si tu m'appelle Pilou moi je t'appelle Amoury hein. conclut alors Mathilde
- Non mais vos surnoms du turfu là. soupira Evy en éclatant de rire, tout comme son amie qui écoutait le Davis conter ses mésaventures
- Tout le monde te maltraite. Regarde, tu viens de te prendre une claque t'as même pas réagi. se moqua-t'elle a voix basse, elle reprit plus fort en entendant la revenante Tu parlais même pas un peu français Juliette ?
- Bah déjà que moi je comprenais pas pourquoi ma mère et mon père parlaient pas la même langue.
- Ouais mais toi t'étais bête aussi.
- J'avoue sinon je t'aurais pas parlé. ricana la brunette

- C'est parce qu'elle m'a pas fait mal... répondit Amaury en haussant les épaules avant de se tourner pour écouter la conversation qui débutait.

Juliette regarda Mathilde, prête à répondre un simple "non" d'un ton monotone, elle n'était pas assez en forme pour débattre ou expliquer quoi que ce soit. Cependant, ses amis eurent le temps de répondre à sa place et bien que la conversation tournait à la moquerie (bien que pas méchante, au fond), elle était tellement loin dans ses pensées qu'elle ne prit pas la peine de se défendre ou de s'énerver comme elle l'aurait fait habituellement.

- Elle parlait que roumain. intervint Clara avant que Mégane ne prenne la parole.
- Elle savait à peine dire bonjour !
- Non mais elle connaissait même pas son vrai prénom. s'exclama Ari avant de rire doucement.
- Oh c'est vrai ! Elle avait aucune réaction quand on l'appelait. C'était la gosse la plus paumée du monde. ajouta Mégane en riant aussi avant que le Muliana ne lui réponde.
- Mais tellement ! Vous vous rappelez quand on l'a perdu en sortie car elle avait rien pigé à ce qu'on lui racontait?
- Bon c'est bon maintenant. intervint Steven qui n'avait pourtant pas parlé beaucoup voir pas du tout depuis son arrivée. Y'a rien de drôle là-dedans et à ce que je sache maintenant elle est bilingue ce qui la rend moins conne que vous.

Si la remarque de Steven aurait dû faire taire tout le monde, Moussa y vit là une excellente occasion de charier son ami.

- Oh Steven il est pas content ! ricana-t'il
- Steven, tu nous avais dit quelle heure samedi déjà ? intervint Thomas pour la deuxième fois ce jour là, un miracle... il voyait bien la discussion chavirer et décida de changer de sujet

Steven fusilla Moussa du regard. Il ne comprenait même pas pourquoi il avait pris la défense de Juliette alors qu'elle lui avait fait tant de mal. Il s'énervait lui même à être faible de la sorte, elle n'avait qu'à se défendre seule. Après tout elle n'avait pas eu besoin de lui pour aller fricoter avec son américaine. Il se tourna alors vers Thomas, ce changement de discussion était le bienvenue.

- Bah tu viens quand tu veux mais ça commence vers 20h30. affirma le Fontaine-Mazar en haussant les épaules.
- Oh mais c'est vrai que tu fais ton anniversaire samedi prochain ! Soraya m'en avait parlé. s'exclama Mégane avec un grand sourire alors que Juliette, toujours allongée sur elle, était contente de voir qu'on l'avait oublié.
- Tu peux venir si tu veux. proposa alors Steven.
- Oh mais de toute façon même sans ton invitation je comptais venir, hein.

- Mégane tu te rends compte que tu fais parler Thomas ou pas ? s'écria Robin en riant tandis que Soraya s'adressa à son tour à sa meilleure amie
- Tu me rejoins et on vient ensemble ?

Mégane acquiesça, les adolescents continuèrent donc de discuter puis, au bout d'une bonne heure, une grosse voiture arriva devant le parc. Plusieurs se penchèrent, regardant ce véhicule qui jurait légèrement avec les alentours. Une jeune femme d'une petite vingtaine d'années en sortit. Elle avait ses lunettes sur le nez et semblait parler à quelqu'un encore à l'intérieur du véhicule.

- Eh c'est Aurore ça, non ? demanda la métisse en plissant les yeux

Mégane était en train de raconter une énième anecdote sur ses un an et demi passés dans la capitale française quand elle entendit le prénom de sa grande soeur sortir de la bouche de sa meilleure amie. Elle se retourna donc et pu effectivement apercevoir Aurore qui semblait d'ores et déjà râler contre une personne se trouvant dans la voiture. Mégane se crispa alors et ses doutes furent avérer quand elle put voir Sephora descendre du véhicule. C'est ainsi que sans le savoir, les deux soeurs qui se détestaient s'exclamèrent à peu près la même chose, c'est à dire Mais qu'est ce qu'elles foutent là, celles là? pour l'une et Mais qu'est ce qu'on fout là et pourquoi elle est là, l'autre là-bas? pour l'autre.

- Ça va pas vous tuer de passer un petit peu de temps ensemble pour une fois. Allez avance, tu marche à deux à l'heure là ! continua la belle brune en s'avançant vers son autre sœur à qui elle fit la bise On va se balader. Toutes les trois. C'est pas une proposition t'es obligée.

En voyant le clone de sa nouvelle ennemie arriver, Évangéline soupira puis se laissa tomber contre Amaury afin de pouvoir parler à la fille qui était toujours assise sur lui.

- La meuf elle a la tête de sa soeur et c'est moi la pâle copie faut se calmer un peu on a juste les yeux et les cheveux de la même couleur.
- Justement elles ce sont des clones et toi leur copie. se moqua son amie tout en lui attrapant une main qu'elle caressa doucement

Les autres se contentaient d'observer la scène qui, ils le savaient, risquait très vite de dégénérer au vu de l'amour que portaient les deux sœurs l'une envers l'autre.

Sephora traînait des pieds derrière Aurore alors qu'elle cherchait d'ores et déjà une solution pour éviter cette sortie qu'on lui imposait et qu'elle prenait totalement comme un piège. Peut-être pouvait-elle courir vers la sortie, monter dans la voiture et demander à André, le chauffeur de la famille, de la déposer chez elle, avant d'aller chercher ses deux aînées qu'elle aurait laissé sans scrupule dans le parc? Elle pouvait aussi, tout simplement affirmer qu'elle n'irait nulle part avec Mégane et qu'elle avait déjà bien assez de la croiser, parfois, au détour d'un couloir de leur villa. Justement, il semblerait que celle-ci l'ait précédée dans ce refus.

- Alors déjà je vais nulle part avec cette conne.
- Par contre commence pas à insulter aussi. aboya Sephora avant de se rapprocher d'un pas rapide vers le groupe.

- Non mais vous pouvez vous traiter par tous les noms j'en ai rien à battre vous venez. rétorqua l'aînée en tirant Mégane pour la lever, ce qui déséquilibra d'ailleurs Juliette Allez dis au revoir à tes potes tu vas les revoir maintenant que t'es là.

Évangéline se tourna une nouvelle fois vers Mathilde alors qu'elle était toujours affalée, autant sur la jeune fille que sur son petit ami, une position bien étrange qui ne perturbait pourtant pas la Gautier.

- Ah ! Enfin quelqu'un qui la remet un peu à sa place.