Le vol entre Amsterdam et Pristina s'était plutôt bien passé, l'avion n'était pas en retard contrairement à ce qui était prévu au départ d'Amsterdam à cause d'une météo pas très bonne. Les deux aînées Bayram se pointèrent vers la sortie de l'aéroport, mine fatiguée et énormes valises à la main,  à la recherche de leur sœur kosovare ou d'une quelconque personne qui pouvait venir les chercher.
Un jeune homme vint rapidement à leur rencontre, grand sourire plutôt charmeur :
« - Bonjour, vous devez être Elise et Jessica, les sœurs de Camila ? Je suis Eldrin, son frère adoptif. Mirë se erdhët në Kosovë ! 
- Enchantée ! Moi c'est Elise ou Elly comme tu veux et voici ma sœur Jessica… Jessica ! S'exclama-t-elle en donnant un coup de coude à sa sœur qui était ébahie devant le jeune homme, comme si elle n'en avait jamais vu.
- Waouh ! Je ne savais pas que je pouvais faire autant d'effet en quelques secondes, mais t'en fait pas, tu n'es pas la première à baver devant moi en me voyant !, fit Eldrin en ne pouvant s'empêcher de rire, amusé de la situation.
- Quoi… Non ! Je… J'étais perturbée par la phrase en langue étrangère, je… On a du se lever tôt pour venir jusqu'ici alors je suis fatiguée. » bégaya Judie, réveillée de sa contemplation.
Après tout, cet ''Eldrin'' n'était plutôt pas mal, grand, musclé, charmeur, souriant, bref toutes les qualités qu'elle aimait. « Non je dois me résonner, je ne suis pas là pour draguer mais pour Camila », pensa-t-elle
Le jeune kosovar leur indiqua que leur sœur attendait sur le parking, elle était tellement stressée par les retrouvailles qu'elle n'avait pu faire un pas pour se déplacer. Il les invita à le suivre. Pendant qu'ils marchèrent pour aller à la voiture, Elly en profita pour dévisager de dos cet inconnu. Elle savait très bien qu'il était tout à fait le genre de sa sœur, et ne donnait pas cher pour qu'il se passe quelque chose entre eux d'ici peu de temps.
Quand soudain, elles virent la jeune femme au bout de l'allée du parking, elles se mirent à courir pour ensuite se jeter dans ses bras.
« Je suis si contente de vous voir, ça faisait tellement longtemps que je rêvais de cet instant ! », commença Camila en essuyant quelques larmes de joie.
Il y a deux ans de cela, Elly avait découvert par hasard une partie du passé de sa mère, c'est à dire Camila. Elly c'était chargé de contacter cette sœur venue d'ailleurs, même si la jeune femme avait du mal à encaisser la nouvelle, elle tenait à rester proche de ses sœurs et avait déjà revu Elly plusieurs fois. Mais c'était la première fois qu'elle voyait Jessica en vrai et non plus par skype :
« Tu excuseras Amélie, elle n'a pas pu venir avec nous tu vois pourquoi », fit-elle en faisant allusion à Stefany. 
Après cette petite scène de retrouvailles et les bagages chargés, tout le monde était prêt à partir ou presque :
« - Est-ce que ça te dérange si je vais devant à ta place, je suis malade à l'arrière sinon ?, demanda Elise à l'attention d'Eldrin qui s'enquit avec joie d'aller derrière avec Judie.
Pendant un long moment, Judie resta blasée à regarder Eldrin qui faisait le pitre à côté d'elle en lui faisant des sourires charmeurs. Elle se décida à un moment à briser la glace :
« - Au fait, tu peux m'appeler Judie si tu veux. Tout le monde m'appelle comme ça quasiment.
- C'est plutôt mignon comme prénom, je t'avoue que je préfère. Jessica ça fait trop pimbêche et tu es loin d'en être une, répondit-il en lançant de nouveau un de ses sourires fétiches.
- Eldrin, la drague ça suffit un peu non, réprima son aînée. »
Camila savait que malgré son avertissement son frère allait en faire qu'à sa tête. Ils arrivèrent enfin et sur le bas de la porte se trouvait les parents adoptifs de la jeune femme, qui furent ravis de rencontrer les sœurs biologiques de Camila. Ils leurs montrèrent leurs chambres pour la nuit puis se retirèrent pour que les deux sœurs Bayram se reposent un peu avant le dîner de Noël.
Judie qui défaisait ses valises avait remarqué depuis un moment à l'encadrement de la porte de sa chambre Eldrin, elle se décida à rentrer dans le jeu du jeune homme. Après tout, il fallait bien qu'elle s'amuse un peu elle aussi :
« - Je ne savais pas que je t'intéressais autant et que tu appréciais autant les beautés nord européennes, commença-t-elle.
- Ce sont celles que je préfère, puis il enchaîna, t'as un mec ?
- Ah oui je vois tu es plutôt direct dans ton genre, répondit Judie amusée en stoppant son rangement.
- Tu sais tu peux me dire oui promis je ne dis rien à ton mec puis les femmes en couple je préfère c'est plus amusant. »
Camila qui était dans le couloir et avait entendu l'échange entre les deux jeunes gens s'énerva violemment contre son frère, excédée qu'il joue le beau charmeur au lieu d'aider en bas.
Son rangement terminé, Jessica rejoignit ses deux aînées dans la chambre de Camila pour papoter plus amplement. La kosovare d'adoption se hasarda à lancer le sujet concernant sa mère biologique :
« - Et Stefany enfin ma mère, elle vous parle de moi ou alors elle se doute de quelque chose concernant votre venue ici ?
- C'est à dire que , commença Élise gênée, elle ne sait pas qu'on vient là. On a du inventer un prétexte mais elle ne doit même pas savoir que tu habites au Kosovo maintenant. Elle nous parle jamais de toi, je ne sais même pas si elle pense toujours à toi. Je dirais qu'elle t'a oubliée, la connaissant elle passe vite à autre chose. »
Camila continua à poser des questions sur la vie des deux jeunes femmes, celle de sa mère aussi :
« - Au fait ça n'a rien à voir mais c'est moi ou ton frère me drague… ouvertement ?, questionna Judie.
- Ah oui, il fait toujours ça avec toutes les filles qui viennent ici. Il s'amusent à les tester, je lui ai déjà dit mille fois d'arrêter son jeu mais il est têtu comme pas deux ! Mais tant fait pas, il ne va jamais plus loin si tu ne rentres pas dans son jeu. »
Rassurée ou presque Judie s'éclipsa ensuite pour aller se préparer pour le dîner qui allait être bientôt servi.
Alors qu'elle traversa le couloir pour aller demander de l'aide à sa sœur pour fermer la fermeture de sa robe, elle croisa Eldrin et savait qu'il serait ravi d'effectuer ce service :
« Tient Eldrin tu peux être utile et m'aider à fermer cette fermeture s'il te plait. Je sais que tu ne vas pas dire non alors c'est pour ça que je te le propose. »
Il s’exécuta non sans cacher un grand sourire et ne pas se gêner pour profiter de ce moment.
Lorsque la jeune femme se retourna et lui fit face c'est comme si le temps s'était arrêté et quelque chose d'inexplicable était en train de se passer entre eux.
Jessica reprit contenance rapidement lorsque la porte de la chambre de sa sœur s'ouvrit.
Les parents de Camila avaient mis les petits plats dans les grands pour ce repas, ils avaient passé des heures à cuisiner pour proposer des plats kosovars et des plats plus traditionnels. La mère surtout était curieuse d'en savoir plus sur elles et leur posa tout un tas de questions pour le plus grand désespoir de sa fille adoptive :
« -  Alors comme ça tu fais tu fais du basket et tu es une grande championne, questionna la mère à l'attention de Judie.
- Oui ça fait longtemps que j'en fait je dirai quinze ans à peu près. Après grande championne c'est un bien grand mot, fit-elle pour paraître modeste sur le fait qu'elle avait été plusieurs fois championne de basket.
- Une fille aussi belle et grande que toi ne pouvait être qu'une grande basketteuse, un autre point commun entre toi et moi, répondit Eldrin son éternel sourire au visage.
- Eldrin, s'écria Camila avant de s'éclaircir la voie et de continuer, nous aussi le basket est un de nos sports préférés. On en a longtemps pratiqué Eldrin et moi, particulièrement mon frère a été de nombreuses fois champion national. »
Le repas continua ensuite tranquillement ou presque… Voilà qu'Eldrin s'amusait à faire du pieds à Jessica sous la table, cela commençait à énerver la jeune femme mais elle ne laissa rien transparaître mise à part à Eldrin à qui elle lançait des regards en signe d'agacement mais le jeune homme aussi têtu que dragueur continua jusqu'à ce que tout le monde sortit de table après avoir terminé le repas et s'être échangé les cadeaux de Noël.
Tranquillement sur la terrasse devant sa chambre à fumer sa cigarette, Judie profitait du calme et prenait un peu l'air frais. A l'heure tardive qu'il était, elle était sûre de ne pas avoir à supporter une fois de plus la lourdeur d'Eldrin :
« - C'est pas bien de fumer !, se moqua une voix masculine avant de lui prendre sa cigarette des mains.
- C'est toi qui dit ça, mais qui prend ma clope pour la fumer, ria Jessica en faisant semblant d'être outrée.
- Je n'étais pas venue pour ça de base mais je dois t'avouer que c'était tentant, continua le jeune homme en tirant une nouvelle bouffée, tu n'as toujours pas répondu à ma question au fait. Tu as un mec ?
- Perspicace en plus le petit, ironisa-t-elle, non je n'en ai pas.
- Tu veux me faire croire ça à moi?!, coupa-t-il, c'est quoi ces marques alors au niveau de ton cou et de ton décolleté. Ah oui je vois, Madame est peut-être plus aventure d'un soir ? »
Elle fit un signe de tête en réponse positive qu'elle regretta instantanément, Camila avait bien dit qu'il ne fallait pas rentrer dans son petit jeu de drague pour qu'il la laisse tranquille. Il se rapprocha d'elle et lui chuchota à l'oreille :
«Si tu veux rajouter une conquête d'un soir à ton petit palmarès tu seras où me trouver, en guise de mise en bouche il lui fit un bisou sur la joue puis continua comme si sa proposition n'avait jamais existé, au fait merci pour la clope ! Je la garde si tu permets. »
Jessica n'eut même pas le temps de protester qu'il était déjà parti en souriant. La proposition d'Eldrin tourna en boucle dans sa tête tout le long de sa préparation avant d'aller dormir. Après tout il avait raison, c'était qu'un soir puis elle ne le reverrait jamais. Et puis, le jeune kosovar lui avait tapé dans l'oeil depuis le départ, « il serait dommage de ne pas profiter de sa proposition surtout qu'il est tout aussi d'accord » pensa-t-elle en se dirigeant vers la porte.
Elle scruta le couloir pour éviter de croiser ses sœurs qui seraient sûrement en train de lui faire la morale puis s'élança pour courir le plus discrètement possible jusqu'à la chambre du jeune homme. Elle frappa et n'attendit pas de réponse pour rentrer :
« - Que vois-je?! Eldrin avec un livre sur le dentaire, plaisanta Judie, au passage les lunettes te vont terriblement bien ça te donne un petit style.
- Et ouhais beauté fatale Eldrin est précisément en dernière année de dentaire. Ça surprend toujours on ne dirait pas. Tu vois encore un point commun entre nous, tu fais des études de médecine il me semble non ? Et merci pour le compliment au passage, tu devrais essayer ça te rendrait encore plus belle.
- Hum c'est exact ! Je suis en deuxième année pour faire chirurgienne j'espère. Après la spécialité je ne sais pas encore. C'est sûr que j'aurai pas parié sur ça concernant tes études mais bon si tous les dentistes pouvaient être aussi canons que toi tout le monde se précipiterait pour avoir un rendez-vous. 
- Si on arrêtait de parler médecine et se concentrer sur ta venue dans mon antre. Tu es venue car tu avais peur de regretter ma proposition ?, ajouta-t-il en fermant son bouquin et en enlevant ses lunettes dans un geste terriblement sexy.
- Effectivement, ça serait dommage de laisser passer cette chance. Je suis plutôt du genre à prendre toutes les opportunités qui viennent à moi.
- Parfait alors on est fait pour s'entendre, il s'approcha d'elle pour en faire glisser la bretelle de son pyjama et de déposer un baiser sur son épaule, prête à passer la meilleure nuit du siècle au Kosovo ?
- Ready Baby », souffla Judie avant de l'embrasser.
On peut dire que la cadette Bayram n'était pas prête d'oublier cette petite escapade avec Eldrin.

Jessica se réveilla en sursaut comme on pouvait se réveiller d'un mauvais cauchemar . Sauf que là, elle s'était soudainement rappelée qu'elle n'était pas dans sa chambre et qu'elle n'avait aucune idée de l'heure qu'il était. Elle chercha en panique un objet lui permettant de lui donner cette fichue heure. Sur la table de chevet près du jeune homme se trouvait son téléphone, dans la plus grande discrétion possible elle passa au dessus du kosovar pour essayer d'attraper l'objet mais sans doute avait-elle mal calculer la distance qui la séparait de la table de chevet et ne gagna qu'à s'étaler magistralement sur Eldrin qui bien sûr se réveilla surprit d'être écrasé dès le matin :
« - Përshëndetje beauté fatale ! Bien dormi en ma compagnie ?, demanda-t-il avant d'embrasser dans le cou la jeune femme et de profiter encore un peu de ce moment de tendresse.
- Fabuleux magique formidable, énuméra Judie avant de répondre aux baisers d'Eldrin, tu permets trente secondes que j'atteigne ton téléphone pour regarder l'heure. »
Jessica du jouer de la contorsion pour atteindre le téléphone sous le regard amusé d'Eldrin qui profitait du spectacle sous ses yeux. Elle fut soulagé en voyant l'heure «6h54», rien de bien affolant au final:
« -  Alors où j'en étais excellent, génial. Honnêtement j'aurai pas dit non à une autre nuit.
- Il te reste combien de temps avant que tu étais censée te réveiller ?, questionna-t-il désireux lui aussi de prolonger cette nuit.
- Un quart d'heure, vingt minutes j'en sais rien en fait. Tu penses pouvoir relever ce défi ? », répondit-elle avec une pointe d'ironie.
Impossible n'était pas dans le vocabulaire d'Eldrin ! C'est alors qu'une dizaine de minutes plus tard, des cris et des coups se firent entendre dans le couloir. Ils se stoppèrent net, Jessica tendit l'oreille pour entendre ce que disait cette fameuse voix en colère dans le couloir :
« - Judie réveille toi on va être en retard à l'aéroport, ça fait dix minutes que ton réveil sonne. Dépêche toi de descendre !
- Ah c'est ta sœur je crois, se moqua Eldrin, tu vas te faire défoncer si elle ouvre la porte de ta chambre.
- Toi avec, rectifia-t-elle, encore heureuse qu'elle me respecte un minimum pour ne pas ouvrir les portes. Eldrin s'il te plaît ce n'est pas le moment, implora Jessica au jeune homme qui n'était pas décidée à ce qu'elle quitte son lit de ci tôt.
- Tu comptes vraiment sortir de ma chambre comme ça ? Là tu vas avoir droit à une belle engueulade. Tu es coincée avec moi pour un moment baby. », ricana-t-il.
Pour le coup il avait raison, tant que sa sœur était dans le couloir impossible de sortir. Heureusement pour elle un miracle se produisit lorsque sa demi-sœur sortit de sa chambre :
«  Laisse là Elly, vient on va descendre préparer le petit déjeuner . Ça la fera venir. »
Jessica se colla à la porte prête à l'ouvrir pour détaler le plus vite possible dans sa chambre pour faire comme de rien n'était. Les bruits de pas s'éloignaient de plus en plus, elle ouvrit la porte et comme la veille courut en étant la plus discrète possible.
Élise se doutait bien d'un truc louche et fit partager ses soupçons à Camila et elles remontèrent illico presto :
« - Jessica Bayram tu vas te lever oui ou quoi ? , s’égosilla son aînée en accélérant le pas et se précipita pour ouvrir la porte de la chambre à la volée, tu fais quoi là ? Ça fait trente minutes que je t'appelle et tu n'es pas prête ?
- Bah je dormais ça ne se voit pas? Fit-elle avec une fausse mine endormie. Elle avait à peine eu le temps de faire semblant d'avoir dormi dans sa chambre et espérait que sa sœur ne fasse pas attention.
- T'es sérieuse Judie là, tu veux me faire croire ça ? Se moqua Elly, avoue que tu as couché avec Eldrin qu'on évite de s'engueuler d'avantage.
- Quoi t'es malade, fit la cadette avec sa fausse mine outrée, il m'a soûlé hier et tu crois vraiment que je vais… m'envoyer en l'air avec ?
- Tu vas pas me la faire celle-là, s'énerva Elly, je sais parfaitement que c'est ton genre de mec. En plus de une, si tu aurais vraiment été dans ta chambre tu m'aurais gueuler de suite parce que je te réveille alors pardonne moi d'avoir des doutes. Bref tu descends dans dix minutes habillée et tout rangé. » Sur ce, elle quitta la chambre de sa sœur.

Pendant ce temps, Camila avait également une petite conversation avec son frère adoptif Eldrin. Lorsqu'elle arriva dans sa chambre, le jeune homme était posé sur son lit en train de lire son bouquin, comme si de rien n'était :
« - Eldrin ! Cette fois-ci tu ne vas pas me prendre pour une idiote. Tu n'es quand même pas croyable ! Combien de fois faut que je te dise d'arrêter de mettre le grappin sur toutes les filles qui viennent ici ? Là tu as été beaucoup trop loin !
- Si tu pouvais arrêter d'être parano un peu Camila, lâcha le jeune homme dans le plus grand des calmes, t'imagine toujours des centaines de choses et surtout ce n'est pas fondé, tu n'as jamais de preuves.
- Je te connais comme si je t'avais fait et tu ne vas pas me dire que tu travailles tous les matins tes cours à sept heures. Je trouve qu'il y a trop de coïncidence ce matin pour croire qu'il ne s'est rien passé avec Jessica cette nuit . » insinua la jeune kosovare.
Son frère excédé par les remarques de sa sœur l'a fit sortir immédiatement.
Dans le couloir, elle retrouva Élise qui venait tout juste de sortir de la chambre de sa sœur :
« - Alors ça a donné quoi de ton côté, chuchota l'aînée Bayram.
- Rien évidemment, mon frère n'a pas tendance à avouer si facilement ses bêtises.
- On est d'accord ça sent sens direct leur mensonge . Judie n'a pas dormi dans sa chambre ça se voit , continua Elly énumérant les détails qui la conduisait à confirmer leur hypothèse.
- Je suis sincèrement désolée, je te promets que d'habitude il ne va pas jusque là. » s'excusa Camila.

Après le petit déjeuné, il était dans de prendre la direction de l'aéroport.
L'enregistrement des bagages fait, ils se posèrent dans un coin pour attendre un peu avant le passage à la douane pour l'embarquement. Judie n'était pas bien et se traînait un mal de crâne depuis le repas du matin, et la forte affluence n'était pas là pour l'arranger. Elle se leva pour faire un tour dehors histoire de se sentir un peu mieux. Quelques minutes plus tard, Eldrin la rejoignit. Il avait trouvé comme prétexte d'aller fumer sa clope :
«- Dommage que tu soies pas rester on a bien blagué avec Camila et Elise. On a essayé de faire un pari sur le sexe de ton futur enfant parce que selon ta soeur tu n'es pas bien car tu es enceinte., se moqua-t-il en allumant sa cigarette.
- Ahah très drôle, ironisa Judie avant de continuer sur le même ton, c'est drôle je pensais que tu n'allais même plus me calculer jusqu'à ce que je parte. T'étais pas du genre une nuit ?
- Ouhais si, mais c'est pas tous les jours que je croise le chemin d'une belle néerlando, germano cubaine. Ça se court pas les rues tu sais, puis il continua, et sinon tu l'appelles comment ce gosse ?
- Je l'appellerai j'ai attrapé la crève merci le Kosovo. Ça te va comme réponse ? »
Ils rirent de cette bonne blague, c'était un bon moyen pour la jeune femme d'oublier ce mal de crâne. Un dernier baiser passionné conclut ce qui était leur aventure amoureuse d'un soir :
«  Au fait merci pour la clope ! Je prends la fin si ça te dérange pas. » enchaîna Judie qui en avait profité pour rendre la monnaie de sa pièce au jeune homme par rapport à hier soir. Puis elle se leva pour rejoindre l'intérieur avec lui, il était bientôt l'heure qu'elle s'en aille.
Des deux sœurs Bayram, Elise fut la première à partir. Contrairement à l'aller où elle venait de la même direction, l'aînée se rendait  à Helsinski pour fêter le Nouvel-An avec ses grands-parents paternels et le reste de la famille Bayram.
L'avion de Judie pour Amsterdam était à dix heures quarante cinq, la fin de l'embarquement était à dix heures quinze. Elle regarda sa montre, neuf heures quarante cinq, il était temps qu'elle y aille. En se levant, des larmes lui montèrent aux yeux, Jessica ne savait pas d'où ça lui prenait, jamais elle ne pleurait lorsqu'elle partait alors pourquoi maintenant ?
« - T'en fait Judie, on se reverra bientôt j'espère, fit Camila pour consoler sa petite sœur.
- C'est drôle de te voir pleurer Judie, on dirait une petite enfant capricieuse, plaisanta Eldrin pour détendre l'atmosphère.
- Tu te crois drôle, rugit son aînée, tu crois sérieusement en plus que c'est le moment ?
- Ça va ça va », répondit le jeune homme avant de saluer d'un signe de main Jessica et de partir vers la voiture de sa sœur. Après tout, il n'avait pas à lui accorder d'attention supplémentaire c'était une conquête comme une autre. Il se demanda même pourquoi il était resté si longtemps.
Jessica, après le départ du jeune homme ne décida de ne pas rester plus longtemps. Il était l'heure qu'elle y aille et n'avait pas d'avantage envie de tarder dans ce pays .

Grand ménage de printemps chez les Barraza aujourd'hui ! Cela faisait des jours que Diego était à la recherche d'une facture dont il avait besoin de façon urgente pour son entreprise.
Elle devait se trouver dans le bureau ou bien dans le grenier, quoi qu'il en soit c'était les deux pièces les plus en bazar de toute la maison. Diego et Erza réquisitionnèrent  leurs deux enfants pour les aider dans le rangement : les parents s'occuperaient du bureau et les enfants du grenier. Eldrin avait bien sûr au départ essayé de trouver un stratagème pour laisser le nettoyage à sa soeur mais au final ses parents lui ayant promis de lui donner de l'argent il ne pouvait pas refuser.
Lorsqu'ils se plantèrent à la porte du grenier après l'avoir ouverte, ils purent constater à quel point le boulot allait être important. Ils en auraient au moins pour toute la journée !
Eldrin tenta de se défiler pour ne pas avoir à passer sa journée dans les cartons et la poussière:
«Non Eldrin hors de question que tu me laisses ranger ce dépotoir toute seule, s'exaspéra Camila, au moins tu feras autre chose de ta journée que de jouer aux jeux vidéos au lieu de réviser.» Puis elle le prit par la main pour l'entraîner dans la pièce.
Ils lâchèrent tous deux en coeur un soupir avant de se départager les tâches, Camila s'occuperait du côté droit et Eldrin du gauche. Elle ouvrit un grand sac poubelle, de toute évidence il y aurait de quoi le remplir.
Dans ce grenier il y avait de tout, la montagne de poussière montrait bien que le ménage n'avait pas été fait depuis longtemps. Le tri n'avait pas du être fait depuis des années, sûrement même depuis leur arrivée dans cette maison il y a neuf ans .
Des tas de pochettes contenant de vieux papiers sans importance, des vieux dessins de Camila et Eldrin étaient déjà à l'abandon dans le sac. Eldrin fut pris d'un fou rire lorsqu'il tomba sur une vieille photo de sa soeur, enfouie dans le fin fond d'un carton:
«- Qu'est-ce que tu as à rire comme un idiot ?, questionna-t-elle méchamment en ouvrant un carton pour en inspecter son contenu.
- Regarde cette photo, réussit-il à dire avant de se remettre à rire, regarde ta tête ! Tu es horrible dessus, tu avais la varicelle et tu tires une de ses gueules.
- Rigole pas trop longtemps, avertit Camila, attend qu' on retrouve ton album et tu vas voir les photos dossiers que je vais trouver. Tu étais moche quand tu étais petit !
- Moi au moins je me suis amélioré en grandissant ce qui n'est pas ton cas, se moqua Eldrin.
- Quel est le nouvel objet de cette dispute, demanda Erza qui avait entendu le ton monter entre ses deux enfants.
- Camila ne veut pas admettre que je suis le plus beau de cette famille, répondit le jeune kosovar.
- Il est juste tombé sur une photo où je n'étais pas à mon avantage et il a trouvé un prétexte pour se moquer de moi comme d'habitude, riposta la jeune femme.
- On ne va quand même pas vous séparer comme deux enfants. Vous avez vingt-cinq ans quasiment ou passé et pourtant on dirait que vous en avez cinq ! Non Eldrin pas cette caisse, s'exclama leur mère, repose la toute suite.
- Délicatement ça aurait été mieux mais je crois que ce mot n'est pas dans ton vocabulaire», soupira-t-elle lorsque Eldrin lâcha la caisse rose d'un coup.
Elle alla ensuite la chercher en disant que celle-ci avait sa place dans son bureau et n'avait pas besoin d'être triée. Au vu des motifs de la boîte ainsi que de la couleur, il ne pouvait que de s'agir de la caisse contenant des affaires de Camila lorsqu'elle était toute petite.
Elle avait du mal à comprendre le soudain changement d'expression de sa mère adoptive en voyant cette caisse. Il devait y avoir quelque chose d'important dedans la concernant mais quoi, puisque ses parents lui avaient avoué qu'elle avait été adoptée tout bébé.
Eldrin et Camila prirent une simple pause sandwich à midi avant de se remettre rapidement au rangement. En fin d'après-midi, le grenier avait une bien meilleure tête avec le rangement qui était enfin terminé.
Depuis qu'elle était retournée dans sa chambre, Camila ne cessait de penser à cette caisse rose. Il fallait qu'elle sache le contenu pour éviter de torturer davantage son esprit, alors elle se dirigea vers le bureau. La boîte rose se trouvait dans le fond du placard, cachée sous d'autres dossiers. La kosovare s'en empara puis fila discrètement dans sa chambre.
Camila resta devant la boîte quelques minutes, finalement elle hésita à l'ouvrir et imagina tout un tas de choses. Derrière certaines adoptions se cachaient des fois une sombre histoire et avait peur que la sienne en fasse partie. Elle souffla un bon coup puis finit par enlever le couvercle pour être fixée sur le contenu.
En premier lieu elle trouva seulement des photos et quelques affaires de bébé, sans doute ses premiers vêtements. Puis elle tomba sur une grosse liasse de lettres,  la première du lot était adressée à son nom, enfin son ancien nom Alejandra Banera - Mendes . À sa connaissance, elle n'avait jamais vu cette lettre. La jeune femme consulta les autres qui étaient adressées à ses parents et dans le fond d'autres lettres mais qui ressemblaient à des copies.
En croisant ces deux informations, Camila remarqua que ses parents et sa mère biologique avaient eu une période où ils correspondaient peu après sa naissance.
Après les avoirs triées par dates pour remettre les lettres dans l'ordre, Camila prit la première et commença à la lire. Dès les premiers échanges, elle constata que le ton était rapidement monté entre eux. Stefany avait envoyé trois lettres sans qu'elle n'ait eu de réponse. Elle réclamait des nouvelles de sa petite Alejandra . Déjà Camila fut surprise par cette première constatation, ses parents adoptifs lui avaient toujours dit que sa vraie mère n'avait jamais cherché à la connaître ni à savoir comment elle allait.
Ce n'est qu'au bout de la quatrième que ses parents avaient répondu. Rien qu'en lisant la lettre envoyée par Diego et Erza, elle ressentait un ton dur cassant et méchant qu'ils avaient du employer. Ils avaient écrit qu'elle n'avait droit à aucune nouvelle étant donné qu'elle avait abandonné son enfant que c'était une mère mauvaise et indigne d'élever des enfants. Ils avaient ajouté également qu'elle avait un comportement de gamine irresponsable de tomber enceinte à son jeune âge.
Stefany avait envoyé une réponse quelques jours plus tard en décrivant les conditions de vie en Amérique du Sud qui était assez mauvaise surtout dans le quartier où elle vivait. Ses grands-parents étaient de pauvres paysans cubains qui avaient été forcés à immigrer en Argentine. Elle raconta ensuite son enfance compliquée et que sa jeunesse lui avait été arrachée très jeune parce qu'elle était tombée enceinte et puis expliqua qu'elle n'aurait jamais pu assumer des enfants dans toutes ses conditions et que ces deux enfants seraient mieux dans d'autres familles. Elle n'avait pas éprouvé de sentiments en abandonnant le premier mais pour Alejandra c'était différent comme elle était plus mature. Puis termina en disant que chaque jour elle regretta sa décision et pensait à cette petite.
Toujours plus violent dans leurs propos, Diego et Erza répondirent qu'elles n'avaient certainement pas du avoir de scrupules pour abandonner ce magnifique petit ange qu'était Alejandra, enfin  Camila au profit de la belle somme qui lui avait donné en échange des jumelles.
Camila ouvrit de grands yeux surpris, des jumelles ? Comment cela était-il possible ? Ses parents ne lui avaient jamais appris l'existence de son double et puis si c'était le cas, elles n'auraient pas été séparées. Elle se remit immédiatement à la lecture des lettres pour avoir des réponses.
Stefany avait écrit que les européens étaient des profiteurs de la misère des pauvres comme elle. Forcément l'argent et une vie meilleure en Europe ne pouvait pas se refuser puis rajouta qu'elle les suspectait même d'avoir utilisé Paul comme moyen pour accélérer sa décision.
Ils avaient répondu qu'elle était complètement malade de les traiter de manipulateur et qu'elle en revanche était en plus une menteuse et une tueuse. Qu'en quelques coups de fils ils pouvaient l'envoyer en prison pour meurtre et escroquerie. Ils avaient payer pour deux enfants et Stefany en avait tué un exprès.
L'échange se conclut par une lettre de Stefany qui transpirait la colère en disant que si elle aurait pu, elle aurait tuer les deux enfants pour ne pas subir leur chantage minable.
Camila se laissa tomber sur son lit, horrifiée par ce qu'elle venait de lire. Alors elle avait une jumelle qui a été tuée par sa mère biologique et ses parents l'ont achetée. Elle lâcha quelques larmes en constatant qu'elle était elle aussi un de ses enfants adoptés dans une sale histoire, son pire cauchemar venait de se réaliser. La soeur d'Eldrin constata qu'elle avait encore dans ses mains quelques enveloppes mais qui étaient plus récentes et qui étaient adressées à son ancien nom Alejandra. Elle les ouvrit en se demandant bien ce qu'elle allait trouver son sur passé cette fois-ci.
Natividad et Enrique qui étaient ses grands-parents biologiques lui avaient écrit plusieurs fois en indiquant qu'ils aimeraient la rencontrer parce qu'ils cherchaient à reformer leur famille et se réconcilier avec le passé de leur fille Stefany. Dans les suivantes ils décrivaient leur quotidien, leur famille et la vie à Cuba. Jamais elles n'avaient vu ses lettres, il  devait s'agir  encore d'un coup de Diego et Erza pour lui cacher son passé.
Camila referma ensuite la boîte et la glissa sous son lit. Elle prétexta de ne pas avoir faim et d'être fatiguée pour rester dans son lit et réfléchir à toute cette histoire. Elle aurait une décision à prendre très prochainement ...

Encore chamboulée parce qu'elle venait d'apprendre hier, Camila n'était pas partie travailler ce matin. Elle n'avait pas voulu également sortir de sa chambre, la jeune femme était en colère contre tout le monde mais plus particulièrement contre ses parents adoptifs.
Camila avait l'impression de décrépir, ses yeux étaient bouffis par les nombreuses larmes qu'elle avait versées, elle était très fatiguée, nauséeuse. C'était comme si une maladie l'avait soudainement atteinte et qu'on ne pouvait rien faire pour la sauver. D'un côté, la jeune femme pensa qu’une vie qui s’écroulait si brutalement pouvait donner cet état.
Toute la journée, elle s'était demandée si ce n'était pas un quart de sa vie qui s'était fondé sur des mensonges et sous une autre identité qu’on lui aurait donnée.
Erza s'était inquiétée du si soudain changement d'état de sa fille qui allait pourtant parfaitement bien hier après-midi. Elle pensa en premier lieu à la rupture avec Andréas son petit ami de longue date mais pourtant il y a deux jours à peine, ils avaient l'air bien heureux. Sa mère adoptive avait  donc écourté sa journée de travail afin de rester auprès de sa fille.
Cet après-midi si calme et silencieux fut perturbé par la sonnette de la maison. Rapidement des éclats de voix se firent entendre, de là haut Camila n'entendait pas distinctement ce que se disait les personnes.
Animée par la curiosité, elle décida de quitter sa chambre pour voir ce qu"il se passait. À mesure que la jeune femme se rapprochait de l"entrée, elle entendait un mélange d'anglais et d'espagnol et visiblement il y avait deux personnes à la porte.
La kosovare d'adoption se pointa derrière sa mère d’adoption, la femme âgée qui se trouvait sur le bas de la porte porta sa main à sa bouche, sûrement surprise de la voir:
«- Madre mia ! Alejandra !, lâcha-t-elle.
-  Personne ne porte ce nom ici vous faites erreur,» répondit Erza sèchement
Natividad écarta la kosovare de la porte pour voir Camila, la jeune femme fut surprise de voir cette vieille dame se jeter sur elle comme si elle semblait la connaître:
«- Maintenant vous dégagez d'ici avant que j'appelle la police pour vous faire embarquer ! Je vous ai déjà dit plusieurs fois que vous n'avez aucune autorisation de voir ma fille.
- Señor mi  nieta muy bonita. Enrique  mira ella, se parece a Stefania,  continua Natividad qui ne semblait pas prendre en compte les menaces d'Erza.
- Laisse les, ce sont mes grands-parents, fit Camila tout doucement en prenant une veste et une de ses paires de chaussures qui traînait près de l’entrée.
- Tu iras nul part et encore moins avec ces gens, s'énerva soudainement Erza, ils ne sont rien pour toi ! Ils n'étaient même pas là quand ta mère biologique a accouché de toi, tu n'es rien pour eux non plus. Si tu vas avec eux ça va aller très mal pour toi.
- Tu ne feras rien parce que je suis majeure et que tu n'es qu'une menteuse. Tu as manipulé ma vie pendant vingt cinq ans. Je ne veux plus vous voir.»
Sur ce, elle quitta la maison en compagnie des personnes qui devaient être ses grands-parents biologiques.
Ils étaient restés un long moment dans le silence de la chambre d'hôtel louée par Natividad et Enrique, Camila ne savait pas quoi dire à ces inconnus avec qui elle était partie il y a plusieurs minutes. Le grand-père se décida à briser la glace en premier:
«- Ça faisait un peu plus d'un an qu'on cherchait à te rencontrer merci d'être venus avec nous aujourd'hui.
- J'ai seulement appris votre existence hier grâce aux lettres que j'ai retrouvées. Je suis désolée si quelqu"un vous a répondu mais ce n'était pas moi. En vérité je ne sais même pas qui vous êtes par rapport à moi.
- Si tu veux la vérité également, nous ne savions pas que nous avions une autre petite fille, nous l'avons appris, il marqua un temps de pause soudainement troublé par l'émotion, à la mort de ma mère l'an dernier.
- Je suis désolée que vous ayez appris ainsi mon existence. Pourquoi est-ce que vous ne l'avez pas su avant ?, demanda-t-elle
- Les événements de la vie ont fait qu'on a perdu de vue nos enfants dont ta mère Stefany il y a très longtemps. Natividad a eu une maladie et on s'est rendus compte qu"on devrait reconstruire notre famille. Alors on a commencé à faire des recherches et voilà.
- Et tu mi nieta hablar de ti, fit Natividad.
- Je n'ai pas une vie extraordinaire, j'ai été adoptée après ma naissance. J’ai 25 ans, je pars sur mes 26 . J’ai un frère Eldrin qui est assez pénible. Sinon je suis en couple depuis 4 ans avec Andréas et je travaille comme fleuriste, c’est un métier dont j’ai toujours rêvé. Mais depuis hier j'ai l'impression de ne plus savoir qui je suis, j'ai fait des découvertes qui m'ont horrifiées et donc que je ne suis pas réellement cette personne.
- No estés triste , continua sa grand-mère en posant ses mains sur les épaules de la jeune femme d'un air compatissant.
- Tu devrais  aller voir ta mère biologique je suis sûre qu'elle t'apportera les réponses dont tu as besoin. Il ne faut pas rester dans cet état d'interrogation. On peut te donner son adresse et des tas d'autres renseignements sur elle.»
Enrique partit chercher de quoi écrire avec un gros dossier qui contenait de nombreux mois de recherches:
«- Vous avez dû payer une fortune pour juste venir me voir quelques heures, fit Camila soudain consciente de cela.
- On a économisé longuement et on a jugé utile de mettre notre argent dedans pour faire renaître notre famille, répondit-il tout en continuant d'écrire.
- Pourquoi n'êtes-vous pas allés voir Stefany enfin ma mère avant moi ?, demanda-t-elle .
- Muy complicado, commença Natividad.
- Nous ne sommes pas sûrs qu'elle soit prête à nous revoir. La dernière fois qu'on s'est vus c'était il y a fort longtemps et on ne s'est pas quittés en bon terme. À cette époque c'était mal vu d'avoir une fille enceinte si jeune et hors-mariage. Elle avait 14 ans.» raconta son grand-père.
Camila leur parla de ses demi-soeurs Elise, Judie et Amélie qu'elle avait déjà rencontrées ce qui ravient Enrique et Natividad d'en apprendre davantage sur elles et par la même occasion sur Stefany. En retour, la jeune femme était ravie de pouvoir en savoir plus sur sa vraie mère et avait pris de bon coeur les informations données.
Elle resta en leur compagnie jusqu'au soir et en profita pour leur faire découvrir sa ville d'adoption, les meilleures adresses de la ville le temps de leur séjour. Ils mangèrent dans un restaurant traditionnel ce qui les remplirent de joie.
«- Vous pensez qu'elle va le prendre comment mon retour ?, demanda Camila avant de sortir de leur voiture qui venait tout juste de se garer devant la maison de son petit ami.
- Aucune idée mais tu le verras par toi même. Natividad esta en la guantera, la grand-mère exécuta l'ordre avant d'en sortir un papier qu'elle tendit à Camila
- Merci mais je ne peux pas accepter c'est trop. On se connait à peine et, balbutia-t-elle par l'émotion.
- Mais non  c'est normal ma petite fille, c'est ça la famille.»
La jeune kosovare prit le soin de les remercier mille fois avant de quitter  la voiture, elle était très touchée par ce geste et avait l'impression de se retrouver elle-même.
Le départ était dans quelques jours, peu de temps pour se préparer donc mais plus vite elle sera à Toronto mieux elle aurait des réponses.
Elle jeta un dernier regard vers la voiture de ses grands-parents biologiques et poussa la porte de la maison d'Andréas pour s'y engouffrer.